Au-delà de la thérapie génique « classique » (transfert de gène-médicament), de nouvelles techniques sont développées permettant d’intervenir sur le gène lui-même.
Saut d’exon
Notre ADN ne produit pas directement des protéines. L’ADN permet la fabrication d’un ARN messager. C’est lui qui porte les informations qui seront lues pour produire les protéines. L’ARN contient les informations réellement utiles pour fabriquer les protéines : ce sont les exons. Notre organisme sait parfaitement ne garder que cette information essentielle : c’est ce que l’on appelle l’épissage. L’ARN se débarrasse des parties non codantes de l’ADN, les introns, et raccorde les parties codantes, les exons.
Ceux-ci seront lus par l’organisme pour fabriquer les protéines. Quand le brin d’ARN est porteur d’une mutation, le message décodé n’est pas le bon, la protéine n’est pas bonne et la personne est malade.
La chirurgie du gène intervient donc au moment de l’épissage et profite du rassemblement des exons pour « sauter » les maillons porteurs de la mutation, les exons qui ne sont pas opérationnels. Bien sûr, l’ARN est alors plus court, mais au moins il est lu par la cellule. La protéine produite est alors plus courte, mais elle peut être fonctionnelle. Cette technique est appelée saut d’exon.
Les éléments de biologie moléculaire utilisés pour réaliser cette technique sont appelés oligonucléotides antisens ou morpholinos. AAV-U7 en est une version vectorisée pour la myopathie de Duchenne.
Des essais cliniques chez l’homme utilisant cette technique du saut d’exon sont actuellement en cours, notamment dans la myopathie de Duchenne.