Nadine Dragin, chercheur d’une équipe Inserm/UPMC/CNRS/AIM co-dirigée par Sonia Berrih-Aknin et Rozen le Panse à l’Institut de Myologie, basé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, a mis en évidence le rôle central de AIRE, un facteur clé pour la tolérance immune, dans l’inégalité homme-femme face aux maladies auto-immunes.
Pour expliquer cette inégalité, les chercheurs de l’Institut de Myologie se sont penchés sur les mécanismes de tolérance thymique c’est-à-dire cet état de non-réponse immunitaire face à un antigène. Les équipes de recherche ont alors observés que l’Auto-Immune REgulator (AIRE), facteur clé dans la tolérance immunitaire, est moins exprimé chez les femmes que chez les hommes. En outre, les chercheurs ont montré que l’œstrogène était l’hormone responsable de la baisse de l’expression de AIRE dans les cellules thymiques.
L’ensemble de ces résultats indique que, chez les femelles, l’œstrogène induit des changements dans l’expression du gène AIRE, augmentant ainsi la sensibilité des femmes aux maladies auto-immunes. Les niveaux d’expression de AIRE peuvent donc indiquer une prédisposition à une maladie auto-immune et faire du taux d’œstrogène une cible thérapeutique potentielle.
Ces travaux publiés le 1er avril 2016 dans la revue The Journal of Clinical Investigation ont été soutenus par l’AFM-Téléthon et sont disponibles en ligne.